La Maison des Peuples et de la Paix, dans ce monde déchiré par le déni d’humanité de certains, par la violence envers les autres et par l’irrespect de la majorité conjugue elle aussi au quotidien le désir de faire de l’utopie d’aujourd’hui la réalité de demain.
La bande dessinée en tant que 9ème Art respecte ces critères : elle peut être aussi mièvre que résistante.
Mais, aujourd’hui plus encore qu’hier, après l’absurde tragédie que nous venons de vivre et qui nous montre la force d’un simple trait de crayon, interrogeons-nous sur nos capacités à respecter l’autre et sur la réelle place que nous lui donnons.
Ce n’est pas le dessin qui a été tué mais bien le symbole de la liberté à laquelle trop souvent les valeurs d’égalité et de fraternité qui y sont accolés ne sont que lettres creuses.
C’est pourquoi vouloir communiquer pour résister, dessiner pour informer, exposer pour s’interroger, de Lascaux aux immigrés d’aujourd’hui, d’Olympe à Che Guevara, de Charlie à la citoyenneté et à la laïcité, c’est aussi parler de Gaza et de sa dignité dans la résistance à travers l’art de l’affiche avec ses créateurs à l’entrée de la MPP.
Cinq expositions seront présentées à la MPP du 29 janvier au 1er février 2015
L’homme de l’année 1967 / L’homme qui tua CHE GUEVARA
Éditions DELCOURT / Scénario : Wilfrid LUPANO, Dessin : Gaël SÉJOURNÉ, Couleurs : Jean VERNEY
Octobre 1967, la tentative d’insurrection armée en Bolivie échoue. Che Guevara est blessé, capturé, et enfermé dans l’école de La Higuera, un petit village de montagne. Il y passe 18 heures, avant d’être exécuté sur ordre des autorités boliviennes et de la CIA. Ce jour-là, un jeune soldat prénommé Mario a regardé la Révolution droit dans les yeux et l’a abattue d’une rafale de mitraillette...
A l’occasion de la Conférence que la MPP organisera le vendredi 30 janvier à 19h, nous recevrons Wilfrid LUPANO.
Olympe de Gouges
Éditions Casterman / José-Louis Bocquet, Catel
De Montauban en 1748 à l’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’une vie féminine hors normes, et l’invention d’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes.
Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’un dramaturge à particule, Marie Gouze dit Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son indépendance d’esprit et l’originalité parfois radicale de ses vues, s’engageant pour l’abolition de l’esclavage et surtout pour les droits civils et politiques des femmes. Opposée aux Robespierristes et aux ultras de la Révolution, elle est guillotinée pendant la Terreur.
Comme ils l’avaient fait avec Kiki de Montparnasse, Catel et Bocquet retracent de façon romancée, mais avec une rigueur historique constante, le parcours de vie de cette femme d’exception, dont les idéaux très en avance sur son temps ont forgé quelques-unes des valeurs clés de nos sociétés d’aujourd’hui. En quelque trois cent planches de création exigeante et généreuse, un magnifique portrait féminin et un hommage vibrant à l’une des figures essentielles du féminisme.
Les Ombres
Éditions Phebus / Hippolyte et Vincent ZABUS
Une salle d’interrogatoire à la lumière crue. Une chaise, un bureau. C’est dans ce décor dépouillé que l’exilé n° 214 voit son destin se sceller. Au terme d’un long périple, tête baissée, dos voûté, il demande l’asile. Poussé à l’aveu, il doit, pour obtenir le précieux sésame, revenir sur son passé et sur les raisons qui l’ont contraint à l’errance.
Lui et sa sœur n’avaient d’autre choix que de fuir leur terre natale mise à feu et à sang par des cavaliers sanguinaires. Effrayés et sans repères, ils ont traversé les forêts, les déserts, les villes et les mers : une véritable épopée peuplée d’êtres aussi mystérieux qu’effrayants, de l’ogre capitaliste au serpent-passeur, des sirènes trompeuses à ces ombres frémissantes et omniprésentes, comme des voix venues de l’au-delà.
L’odyssée de deux enfants érigés malgré eux en symboles des minorités opprimées luttant pour leur survie et leur liberté.
Vincent Zabus et Hippolyte livrent avec Les Ombres une fable contemporaine et sensible, onirique et subtile sur l’exil et la condition des réfugiés. Alliant poésie et gravité, le trait d’Hippolyte suit la courbe des émotions des personnages, mêlant la puissance de l’encre à la douceur de l’aquarelle, couleurs lumineuses et ombres saisissantes.
Des affiches pour Gaza
Auteurs : graphistes palestiniens, israéliens, libanais, jordaniens, turcs, iraniens, marocains, tunisiens, canadiens, mexicains, états-uniens, argentins, équatoriens, britanniques, espagnols, italiens, grecs, belges, français et plus si affinités,
Plus d’une soixantaine de graphistes, dessinateurs, typographes et illustrateurs, professionnels pour beaucoup ou amateurs pour quelques-uns, ont envoyé à L’Humanité une ou plusieurs affiches en solidarité avec la population de Gaza. Au total, entre le 25 juillet et le 29 août 2014, vingt-quatre affiches sont parues sur une page de l’Humanité.
Conférence, "Le che dans la Bande-dessinée"
Cette conférence vise à présenter la construction du héros et la biographie d’Ernesto Che Guevara à travers l’étude de cases de bande dessinée issues de 28 bandes dessinées constituant le corpus d’étude de la thèse de Camille Pouzol,« Charisme et Neuvième art : Ernesto Che Guevara dessiné, un nouveau regard sur l’histoire ».
A travers la sélection de cases représentatives des grandes étapes de la vie d’Ernesto Che Guevara, il s’agit de montrer au public la dimension héroïque du personnage et comment la bande dessinée, en tant qu’art, participe à cette construction et diffusion de cette image et de l’Histoire.
Les conférenciers sont :
Camille POUZOL : professeur d’espagnol, doctorant à l’Université Paris IV, la Sorbonne, « Charisme et Neuvième art : Ernesto Che Guevara dessiné, un nouveau regard sur l’histoire », membre du laboratoire du CRIMIC « Centre de Recherches Interdisciplinaires sur les Mondes Ibériques Contemporains ».
Wilfrid LUPANO : scénariste reconnu, auteur de « Le singe de Hartlepool », Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique 2013, « Azimut », « L’homme qui n’aimait pas les armes à feu », « Alim le tanneur ». Sa bande dessinée « L’homme de l’année 1967 : l’homme qui tua Che Guevara » publié en Novembre 2013, fait partie du corpus étudié par Camille Pouzol.
Christophe REVEILLE : réalisateur, producteur, scénariste. Il est l’auteur avec Simon GELIOT de « Benigno, mémoires d’un guérillero du Che » publié en juin 2013. Cette bande dessinée fait également partie du corpus étudié par Camille Pouzol.
Simon GÉLIOT, co-auteur et illustrateur de "Benigno, mémoires d’un guérillero du Che" publié en juin 2013.